Sous la plume de Denise Winterman, le BBC News Magazine vient de consacrer récemment un article sur nos habitudes alimentaires dans 20 ans. S'appuyant sur les travaux des futurologues, l'auteur prévoit un bouleversement complet de nos habitudes alimentaires. Il s'attend en effet pour le Royaume Uni à un doublement du prix de la viande, faisant de celle-ci une denrée de luxe réservée à quelques privilégiés, comme c'était le cas avant la révolution industrielle.
D'après l'article, les protéines animales seraient alors fournies par les insectes, dont la chair serait transformée en saucisses ou hamburgers !
Selon BBC News Magazine, les algues pourraient alors fournir la base de l'alimentation humaine et suppléer aux ruptures d'approvisionnement à venir. Elles constituent par ailleurs une possible source de biocarburants. Dans l'industrie agro-alimentaire, certains pensent même que les algues pourraient constituer dans les années à venir la plus grosse activité du secteur.
Notons que la Bretagne semble ici sur la bonne voie, ayant déjà développé la culture des algues comestibles sur ses côtes septentrionales, et même acclimaté quelques variétés japonaises.
Selon la BBC, les algues possèdent en outre l'immense intérêt d'avoir une croissance ultra-rapide ; cela pourrait présenter un avantage capital en période de crise alimentaire. Le sel, dont nous faisons si grand usage, pourrait même être remplacé par des granulés d'algues riches en couleur et en oligo-éléments, ce qui constituerait un complément alimentaire intéressant.
Il faut savoir que, sur près de 20 000 espèces d'algues présentes dans le monde, seules quelques dizaines sont utilisées pour l'alimentation humaine. On en trouve environ 800 sur les côtes françaises, dont la majorité sont comestibles. Cependant, seules douze d'entre elles sont autorisées en France pour l'usage alimentaire, parmi lesquelles la Dulse, la Laitue de mer, le Haricot de mer et le Wakamé.
Précisons que les algues qui envahissent le littoral breton sont en réalité comestibles (Laitue de mer). C'est leur décomposition en masse qui produit de l'hydrogène sulfuré à l'origine du décès de nombreux sangliers ces dernières années. Par une meilleure maîtrise des apports d'azote, l'agriculture biologique est du reste moins génératrice de marées d'algues vertes que l'agriculture intensive.
Cependant, les algues présentent de nombreux intérêts. Elles sont riches en protéines (Nori, Dulse et Wakamé surtout), leurs glucides ont un effet salutaire sur les pathologies intestinales en recrudescence, et surtout elles constituent une mine de minéraux et d'oligo-éléments : Calcium (Wakamé, Kombu et Haricot de mer principalement), Fer (Haricot de mer et Dulse surtout), Magnésium et Iode (toutes). La Dulse est en outre riche en vitamine C et le Kombu accélère la cuisson des légumineuses, les rendant aussi plus savoureuses et plus digestes. Son acide glutamique possède par ailleurs un effet coupe-faim qui pourrait être utilisé dans les régimes amaigrissants.
Un nouveau phénomène pourrait inciter les consommateurs à délaisser la viande. Le très sérieux Journal of General Internal Medicine vient de révéler que, dans le sud-est des États-Unis, de nombreuses personnes atteintes de piqûres de tiques ont développé une sévère allergie à la viande. Celle-ci se présente sous la forme du "syndrome d'anaphylaxie retardée", une forte poussée d'urticaire associée à d'autres violentes réactions allergiques (potentiellement létales) 3 à 6 heures après avoir consommé de la viande.
De quoi vous passer définitivement l'envie de hamburgers !
Sources :
http://www.bbc.co.uk/news/magazine-18813075