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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 14:44

 

Sous la plume de Chloé Hecketsweiler, le site Wikistrike vient de publier un excellent article sur la situation inextricable de l'élevage industriel français intitulé :"Les animaux d'élevage français gavés de soja OGM importé".

En effet, nos élevages de volailles, de porcs et de vaches laitières dépendent entièrement de nos importations de soja OGM du Brésil et d'Argentine. La hausse de 50% en un an du cours mondial du soja met les éleveurs dans une situation périlleuse. Au Royaume-Uni, de nombreux exploitants de porcs sont dores et déjà en faillite et brandissent le spectre d'une pénurie de bacon pour solliciter une aide du gouvernement. En France, la situation n'est guère meilleure, notamment chez les producteurs de volaille avec le dépôt de bilan de DOUX, le géant du secteur. Et l'on vient d'apprendre tout récemment les difficultés de CANDIA, premier producteur français de lait.

 

Il est certain que les intempéries - comme la sécheresse de l'été 2012 aux États-Unis - provoquent une grande volatilité des cours des matières premières agricoles, déstabilisant un système productiviste déjà fragilisé par la mondialisation. Les coûts de production augmentent, tandis que les centrales d'achat de la grande distribution maintiennent la pression sur les prix en prétendant défendre le consommateur. Pendant ce temps, la demande de viande stagne, sauf dans certains pays émergents comme l'Inde et la Chine.

 

La récente divulgation de l'étude du professeur Séralini sur les effets dévastateurs du maïs OGM chez le rat n'est pas faite pour apaiser la méfiance des consommateurs, jusqu'alors endormie par l'omerta imposée par Monsanto et Cie dans les médias. Car il ne faut pas se faire d'illusion. Bien que la culture des OGM soit officiellement interdite en France, les importations sont massives et les français mangent quotidiennement des OGM sans le savoir en consommant de la viande, du lait et des oeufs. Seuls les consommateurs de produits bio échappent à cette menace. On peut raisonnablement présumer un lien entre la forte augmentation des cancers parmi la population française ces dernières années et l'introduction des OGM dans l'alimentation animale, associée à un usage intensif des pesticides et herbicides comme le Roundup. De quoi songer à devenir végétarien, voire végétalien !

 

Cependant, il existe des aliments substitutifs au soja pour les animaux d'élevage, tels que le lupin (dont il existe de nouvelles variétés dépourvues de toxicité), la féverole, le pois fourrager et la luzerne, ou encore des oléagineux tels que le tournesol et le colza. Leur culture est du reste adaptée à notre climat, contrairement au soja qui ne peut être cultivé que dans l'Europe du sud. Les gouvernements français et européen seraient bien inspirés d'en favoriser la culture afin de permettre un sevrage en douceur de nos importations de soja de plus en plus coûteuses. Seuls les élevages traditionnels de bovins nourris à l'herbe - comme le boeuf limousin - échappent à ce système mondialiste, mais la viande de qualité supérieure produite dans ce cas est réservée à des boucheries de quartier et ne représente que 2% de la production totale.

 

Malgré les intenses campagnes publicitaires du lobby de la viande, le consommateur français commence à se détourner des produits carnés. Il faut dire que les études s'enchaînent, démontrant la nocivité de la viande, non seulement des produits transformés comme la charcuterie, mais aussi de la viande rouge. Certes, le végétarisme reste encore marginal en France, mais on note une nette désaffection à l'égard de la viande chez une part croissante de la population, principalement parmi les jeunes citadins.

Gandhi pensait que l'on ne saurait durablement devenir végétarien pour des raisons de santé. D'un autre côté, tout porte à penser que le système d'élevage industriel a atteint ses limites. Les motifs qui poussent à abandonner la viande sont aujourd'hui multiples. Les interdits religieux s'effacent devant les préoccupations de santé, mais aussi le désir de préserver l'environnement et le respect de la vie animale. Et ce dernier motif n'est pas le moindre.

 

Comme l'écrit la philosophe Elisabeth de Fontenay : "Il est urgent que nous passions un nouveau contrat avec l'animal domestique. Non pas revenir en arrière, mais repenser nos rapports aux bêtes et de tout faire pour démanteler ces industries de la honte. Cela n'est certes pas évident, puisque c'est tout un pan de l'alimentation planétaire qui est concerné. À défaut de devenir végétarien - ce qui serait l'idéal -, apprendre à manger beaucoup moins de viande serait déjà un progrès". 


 

 

Lien vers les articles de Wikistrike :

Les animaux d'élevage français gavés de soja OGM importé

OGM : la guerre secrète pour décrédibiliser l'étude Séralini

 

A lire aussi sur Slate.fr : 

OGM, la contre-attaque : 140 scientifiques défendent Séralini

 

 

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